mercredi 27 juillet 2011

L’été au bureau.


De toutes les saisons passées au bureau, l’été est celle que j’appréhende le plus. D’accord, elle est souvent synonyme de vacances, de longues vacances, mais elle apporte aussi son lot de déconvenues. Déjà, les copines s’en vont au fur et à mesure. Les autres aussi ; quand les gens répondent à mon « bon week-end » par un « pour moi ce sera plutôt bonnes vacances », ça m’agace. Un mail sur deux revient avec un message d’absence tout pourri, vos interlocuteurs sont absents, les intérimaires d’été ont envahis les lieux.
 Mais surtout, en été, en général il fait chaud, trop chaud pour travailler. Il fait moite dans les bureaux, on se sent plein d’empathie, on ne rêve que d’une chose ou plutôt de trois : un transat, une piscine, un cocktail. Les femmes sont avantagées, elles portent des robes légères, des sandales ; les hommes eux subissent le costume : la chemise, la veste, la cravate, le pantalon, les chaussettes et les chaussures. Dur. Certains sont rebelles, et viennent en chemisette…oulàlà, la chemisette. J’ai un collègue à mon étage qui, l’après-midi, retire ses chaussures parce que justement il a trop chaud. Il se promène donc en chaussette dans les couloirs. C’est très agréable pour les autres. Vraiment. L’homme de bureau en costume l’été, visuellement déjà c’est laid, mais olfactivement, ce n’est pas terrible non plus. Et là, tout de suite me vient à l’esprit le partage de l’ascenseur. Haut lieu du mélange d’odeurs corporelles, où la montée de plus de deux étages accompagnés de certaines personnes devient un réel défi. Alors plusieurs techniques s’offrent à vous. La première, l’apnée, classique, mais pas facile à tenir quand la personne engage la conversation. La deuxième, le port permanent de bombe désodorisante : dès qu’une odeur suspecte arrive à vos narines, paf vous dégainez. Bon là, faut oser quand même. La troisième, plus réalisable, le refus total de monter dans l’ascenseur lorsque la porte s’ouvre et que vous comprenez votre malheur. Bon là, bien entendu, il faut mentir, il ne faut pas dire « ah, on a oublié le déo ce matin ou on n’a pas changé de chemise ? Je vais prendre le prochain moi plutôt ». Non, on prétexte un bon socialement correct « Allez, bientôt le maillot de bain, je vais prendre les escaliers ! ». Sauf que là, il faut avoir conscience que vous allez subir la montée à pieds de 3 étages, et que les auréoles en dessous des bras au final, ce sera pour vous.