mercredi 19 octobre 2011

N'est pas Spiderman qui veut...

Deuxième jour, autre activité à hauts risques : l’accro-branche. Ce n’est pas vraiment un parcours d’accro-branche, c’est un « Parcours Accro Speeder »... je cite : « Pas besoin de baudrier, un gigantesque filet suspendu sous les arbres assure votre sécurité. Pour évoluer d'obstacle en obstacle tel Spiderman ! ».  Autant vous dire que n’est pas Spiderman qui veut. Déjà, avec une charlotte et un casque on se sent nettement moins maître de ses moyens, c’est indéniable. Ensuite, vous n’êtes pas seule sur le parcours et ça, c’est franchement dommage. Entre le groupe de copains qui tentent de se faire tomber (et nous avec) toutes les 3 minutes, l’enfant de 10 ans qui y arrive les doigts dans le nez et te donne des conseils, et la pétasse, qui arrive à être jolie avec le susmentionné appareillage casque + charlotte, et qui hurle à tout va « c’est trop cool, c’est trop fastoche, je suis prête à faire Khô Lanta »… je vous assure que, du coup, quand certains tombent, on en serait presque à regretter qu’il y ait un filet. La perte de dignité à eu lieu précisément sur deux obstacles.
Le premier : vous devez vous asseoir sur un petit rondin de bois, une corde entre les jambes reliée à une autre corde et qui est censée, après votre prise d’élan, vous emmener jusqu’à la prochaine plateforme. Sauf que non. La prise d’élan se passe bien, puis l’appareil freine, s’arrête, et recule. Je gesticule sur le rondin afin de cesser sa marche arrière, mais rien n’y fait. Une fois que je me suis arrachée l’intérieur de la cuisse droite (note numéro un : ne jamais faire d’accro-branche en short) et coincée le pied dans le filet de protection, j’ai pu tenter de regagner la plate-forme à la force de mes bras et de mes jambes, en m’appuyant sur le filet, tout en ayant gardé bien consciencieusement la corde et le rondin de bois entre les jambes. C’est à ce moment précis que je me suis rendue compte que mon mari filmait mes exploits depuis le sol. Je me suis dit que peut être vue du sol, la scène serait moins grotesque. Après vérification, c’était faux, en même temps ses éclats de rire auraient du m’alerter (note numéro 2 : ne pas autoriser les appareils photos).
Mais tout va bien, je m’engage sur les prochains obstacles sans souci majeur, ni fracture, ni déplacement d’organes. Arrive un obstacle qui parait tout bête : deux tubes en lamelles de bois suspendus, il faut entrer à l’intérieur et avancer à quatre pattes. Bien sûr ça bouge, bien sûr il y a un espace entre les deux mais rien de bien méchant. J’avais oublié cette règle fondamentale : tu es toujours pathétique quand tu as plus de trente ans et que tu marches à quatre pattes, et les exemples sont nombreux : Intervilles, Fort Boyard… bref me voilà marchant à quatre pattes dans les deux petits tubes, tentant de mettre de côté ma claustrophobie pour me consacrer sur le vertige. A la sortie du second tube, j’ai bien observé les personnes se déplier élégamment et retrouver la station debout. Sauf que, je ne sais pas pourquoi mais moi ça coince : je suis coincée dans le tube, impossible de repasser mes jambes, impossible de me déplier. Me voilà donc, arrivant sur la plateforme, toujours à quatre pattes, entendant cette phrase merveilleuse « tu peux faire tout le parcours à quatre pattes si tu préfères ». C*nnard. 
Le reste du parcours fut jalonné de murs d’escalade suspendus, de balançoires, d’échelles, de filets, de cordes… pas de blessures majeures, mais une crispation de l’ensemble des muscles de mon corps qui allait me valoir de belles courbatures pendant plusieurs jours. Je suis redescendue sans encombre, j’ai ôté mon casque, heureuse de retrouver la terre ferme. Après visionnage, j’ai supprimé les vidéos de l’appareil photo familial, voulant conserver un semblant de dignité, mais force est de constater que le récit d’un époux hilare peut faire plus de dégâts qu’un simple film…

lundi 17 octobre 2011

Je pensais avoir perdu toute dignité dans la rivière sauvage…

En week-end à Center Parcs avec des amis, j’ai tenté pour la deuxième année consécutive « la rivière sauvage ».  La brochure annonce : «1, 2, 3, c'est parti pour la descente de la Rivière Sauvage ! Courants rapides, virages serrés, bosses, grandes lignes droites, vous allez adorer ce parcours aquatique extérieur, à savourer toute l'année avec son eau à 29° ! » Voilà voilà. L’année dernière je me suis retournée le pied, et mon amie s’est fracassée le pubis sur les dites bosses. Blessure au pied qui m’avait valu des séances de kiné et les railleries de mon médecin traitant, qui a du répéter au moins 8 fois « rivière sauvage » pendant la consultation… 

Cette année, j’étais armée : plus d’effet de surprise, même le seau de 1000 litres d’eau qui s’abat sans prévenir sur l’ossature en bois avec toboggans dans lesquels jouent des dizaines d’enfants ne me fait pas sourciller… enfin si, j’ai un sourire intérieur devant le regard médusé des parents qui n’avaient pas vraiment vu venir la chose, dégoulinant, avec leur enfant trempé solidement accroché à leur main. Parce qu’il faut le savoir, messieurs-dames, que ceux, et surtout celles qui déclarent « oh non je ne me mouille pas les cheveux, et je n’aime pas avoir de l’eau dans les yeux » passent leur chemin. Ici on ne rigole pas, l’Aqua Mundo, c’est une lutte permanente contre les éléments.

Pleine de bravoure et revigorée par les regards hagards des petits nouveaux, je prends le chemin de la « rivière sauvage ». Mon fils de 6 ans vient d’y aller, il a trouvé que « ça déchire » donc il n’y a  pas de raison. Me voilà donc à faire la queue dans l’eau, prenant des jets d’eau violents dans les yeux pour mettre en condition, attendant que chacun se lance dans la rivière sauvage. J’avais oublié que pour s’élancer, il faut passer par-dessus une énorme bosse. J’hésite à y aller les pieds devant, mon mari me dit non, vas y la tête la première. J’y vais, je m’explose les cuisses sur le rebord, mets la tête sous l’eau et ressors sans grâce aucune avec mes cheveux étalés sur mon visage comme des nouilles. Ok, ok, ce n’est pas grave, je maîtrise les premiers virages,  je gère le courant, anticipe les bosses comme je peux mais je contrôle encore un peu les choses. Et puis, au détour d’un virage, j’aperçois un maître nageur sur le bord, qui surveille la descente. Je n’ai pas d’admiration particulière pour les maîtres-nageurs, mais je ne sais pas pourquoi, je veux me redresser pour tenter de retrouver une certaine contenance. Et là, mon mouvement me fait prendre dans un courant particulier, je me sens vriller, me retourner, j’ai beau bouger les bras et les jambes, je ne contrôle plus rien…. Et me voilà, passant devant le maître-nageur, sur le dos, les pieds devant, jambes en l’air écartées et les bras qui brassent de l’air, tout ça illustré par un joli « aaaaaaaaaahhhhhhhhhh » entre-coupé de « goulglous » quand je bois la tasse. Ma course folle se termine violemment contre un rebord, je peux enfin me redresser pour finir en beauté par l’atterrissage dans le dernier bassin. 

Là j’ai pensé avoir perdu toute dignité. C’était compter sans l’accro-branche…