mercredi 14 septembre 2011

Rentrée au bureau, jour 1.

Cette année, après avoir passé des vacances toutes pourries, la rentrée n'était pas une vraie rentrée : il faisait un temps de novembre depuis 3 semaines, je n'étais pas partie de chez moi et j'avais cumulé tellement de tuiles que limite c'était un soulagement de laisser ces vacances derrière moi. Sauf que quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.
J'avais déjà du échanger les formules de politesse banales du hall d'accueil jusqu'à mon étage, avec en tête le fameux "alors, ça y est, on est rentré"... mais je comprends leur doute devant 1/ le fait qu'ils ne m'aient pas vu depuis 3 semaines - 2/ ma mine réjouie - 3/ ma tenue + ma coiffure qui laisse bien paraître que je suis encore un peu en vacances et 4/ en temps normal, mon nez rouge et qui pèle. Donc oui je suis de retour, et oui ça me fait chier, merci de passer votre chemin... ça ce sont mes yeux qui le disent, ma bouche dit "et oui, il faut bien une fin à tout" répartie banale je vous l'accorde mais qui clôt la discussion dans la majorité des cas ou qui amène le non moins fameux "ben faut bien revenir pour pouvoir repartir"...
Mais bon, la rentrée de septembre, c'est l'occasion d'échanger les souvenirs de vacances avec ses collègues en toute tranquillité. Parce que fin juillet, début août, c'est plus compliqué. A la question "alors, les vacances, c'est pour bientôt", vous risquez d'avoir cette réponse "non, je suis rentrée la semaine dernière, pour moi c'est fini" sur le ton bien aigre de celui qui, à votre mine réjouie, comprend que pour vous les vacances c'est encore l'avenir... en septembre, vous risquez juste les "oh tu sais moi ça fait 3 semaines que je suis rentrée alors les vacances c'est loin !" mais plus sur un ton paternaliste, genre, tu vas voir ma petite, la rentrée, ça ne rigole pas ! Bon, vous aurez toujours le petit merdeux, 30 ans sans enfant, qui va vous sortir " je pars dans 2 jours, pour 3 semaines, c'est fou que c'est plus calme en septembre et beaucoup moins cher..." mais celui là, de toute façon, ça fait longtemps que vous ne lui posez plus la question.

Lorsque je me suis approchée de mon bureau j'ai bien vu de l'extérieur qu'il y avait un soucis. Je ne suis pas devin, j'ai juste des portes vitrées (les mêmes qui m'empêchent de faire la sieste, mais c'est un autre sujet). Dans mon petit bureau, s'entassaient des dizaines et des dizaines de cartons, bien empilés consciencieusement, recouvrant la table ronde et entourant mon bureau. Heureusement, j'ai un petit chemin qui me permet d'accéder à mon bureau. Je respire lentement, j'accroche mon sac et je démarre mon ordinateur dont je me rappelle le mot de passe du 1er coup, ce qui m'évite d'avoir à passer la matinée au téléphone avec un informaticien. Un coup d'oeil au téléphone, pas de lumière rouge qui me nargue, donc pas de message. Et ça, ça me met du baume au cœur parce que je DETESTE les messages vocaux. Je ne sais pas pourquoi mais je déteste ça, ça m'agresse... et là je suis super fière de mon message d'absence : super long, dans lequel j'ai énoncé savemment toutes les autres personnes à contacter avec toutes leurs coordonnées, finissant par un "si vous voulez vraiment me laisser un message, merci de ..." même moi j'ai eu la flemme de le réécouter pour voir si c'était bon, tellement il était long. Là, je repère un joli post it rose, écrit des mains de ma collègue, me précisant qu'il y a eu une erreur de livraison, les cartons ont tous été livrés dans mon bureau eu lieu d'être livrés chez un prestataire... je respire encore plus profondément...tout va bien, ils seront retirés demain matin.
Bref, c'est à ce moment précis que j'ai réalisé l'horrible drame de cette rentrée : mon fauteuil de bureau avait disparu. Mon joli fauteuil de bureau à roulettes, confortable, inclinable, pfiout, parti, envolé, disparu... je jette un coupe d’œil entre les cartons, plus de chaises non plus autour de ma table rond. Je sors dans le couloir, fait le tour des bureaux, alerte mes voisins, personne n'a vu mes chaises s'enfuir par l’ascenseur... une bonne âme me trouve un nouveau fauteuil, et le thème de la journée autour de la machine est lancé "Nos fauteuils, chaises, claviers et autres pots à crayons sont ils en sécurité quand nous sommes absents ?"