vendredi 29 juin 2012

Nom de Zeus !

Quand les Mayas se sont amusés à nous prédire la fin du monde vers 2012, ont ils songé un instant que leur petite blagounette de fin de banquet allait donner un accent très cataclysmique à ma première pause café du matin? certainement pas, ça le Maya s'en fout, il est content de son petit effet et puis c'est tout. Quand je pense que Nostradamus a relayé l'info; si il avait eu un compte FesseBouc, sûre qu'il aurait "partagé" le statut des Mayas, avec photo à l'appui. C'est d'ailleurs comme ça que circulent des informations complètement fausses : parce qu'en un clic de nous, elles sont partagées à d'autres qui font la même boulette. Pour illustrer le propos, j'ai "partagé" cet après-midi une photo montrant que, dans le film "Retour vers le futur", le jour prévu de retour dans le futur de Marty était le 27 juin 2012. Dingue de dingue, je me dis, et je partage. Et paf, des fans de la première heure du  Docteur Emmett Brown et de la DeLorean me tombent dessus : dans le film ce n'est pas cette date, mais le 21 octobre 2015, cette photo est truquée. La honte soit sur moi, voilà comment je participe à la propagation d'une fausse information. Vous me direz que cela porte moins à conséquence que l'annonce de la fin du monde, mais quand même.
Donc mes collègues sont depuis un bon quart d'heure en pleine discussion sur la fin du monde, pas très fun pour un jeudi matin (pour n'importe quel matin, soyons clairs). Tout le monde y va de son petit commentaire qui accrédite la thèse développée par Papat' le collègue pourvoyeur de ce magnifique sujet de conversation. Évidemment, toutes les réflexions sur la folie des hommes, l'écologie et que avant c'était quand même vachement mieux, y passent. Et puis arrive la question fatidique, que ferait-on si on apprenait que nous allions mourir demain? Normalement, si vous avez déjà assisté à une fin de soirée arrosée ou non d'ailleurs, cette question est déjà venue sur le tapis. Les réponses de mes collègues présents varient en fonction de leur âge, de leur situation familiale et de leurs centres d'intérêts. Certains veulent aller voir la mer. Là où nous nous situons, c'est soit la mer du Nord, mais en décembre, ça cailloute un chouya, soit il faut se taper entre 8 et 10 heures de route minimum pour l'Océan ou la Méditerranée. Sauf si bien sûr plusieurs milliers de personnes ont le même souhait. Parce que là vous pouvez facile mettre 15 heures, Bison Futé va voir noir et au final, la fin du monde, vous la verrez sur une aire d'autoroute à tenter de ne pas vous noyer en urinant dans les toilettes dites "à la turc".
Autre option envisagée, la super fête avec tous les potes. En gros la cuite quoi. Attendre la fin du monde pétée comme un coing à danser sur une chanson de Patrick Sébastien, c'est moche tout de même, c'est Saint Pierre qui risque de ne pas comprendre. Et puis toutes les salles des fêtes vont être prises d'assaut, les animateurs de soirées aussi, il serait même étonnant qu'il reste une seule boule à facettes dans les rayons des magasins spécialisés. On va être obligé de faire ça dans le salon, ça va faire un de ces chantiers, heureusement que l'on ne sera plus là pour tout ranger. Et puis il faut espérer que les caves soient bien remplies, parce qu'il va y avoir pénurie d'alcool dans les boutiques. Et moi, me souler au ratafia maison, ça ne va pas être possible, mon œsophage risque de décréter la fin du monde bien avant l'heure.
Et puis il y a ma collègue tout de crochets vêtue qui souhaite réunir toute sa famille autour d'elle, pour être tous ensemble dans ce grand moment. C'est mignon tout ça mais il va falloir s'organiser tout de même, tout le monde n'habite pas à dix minutes. il va falloir faire les valises en panique, trouver un train ou subir les mêmes aléas routiers que ceux qui ont choisis la mer. Pour peu que le grand rassemblement familial soit prévu chez quelqu'un qui habite dans le midi et paf, retour à la case "toilettes à la turc".
Viens mon tour de répondre à la question fatidique. Honnêtement, à 9h10 un jeudi matin, je n'en ai pas envie mais tous les yeux sont rivés sur moi et attendent une réponse. Je pourrais tenter la version religieuse, mais les gens me connaissent un tout petit peu, ce ne serait pas crédible. Je pourrais me contenter de dire pareil que la dame en crochet ou le pochetron qui n'attendait qu'une excuse pour sa soirée biture, mais  je sens bien que l'auditoire réclame plus d'originalité. Donc je me lance. Je respire très fort et annonce, qu'ils sont bien gentils les Mayas, mais que l'on subit déjà depuis plusieurs mois une période déprimante de crise économique, sociale, un climat morose partout, une météo pourrie qui nous empêche de mettre les jolies sandales achetées il y a des semaines,  alors si en plus ils s'amusent à stresser tout le monde en annonçant une soirée de fin d'année où nous allons tous pleurer ou vomir (selon l'option choisie) et bien ce n'est pas joli-joli ça les Mayas, et qu'ils devraient avoir honte de leur comportement puéril. Et moi de tourner le dos à l'assemblée en faisant fi de leurs regards médusés pour retourner dans mon bureau rapidos et approfondir mes connaissances sur cette fin du monde. Parce qu'il est hors de question que j'ai l'info en dernier comme d'habitude et que je doive cuisiner un cake aux lardons en panique.

vendredi 22 juin 2012

Parle à mes fesses, ce sont elles qui décident ...

...dès qu'il s'agit de bouger, de mouver my body. Je réalisé cet état de fait lors d'une partie de tennis cette semaine. Je courrais vainement après les balles, rouge écarlate et mon adversaire a cru bon de me crier "vas-y, vas dessus là" pour m'encourager. Ce à quoi j'ai répondu "Mon esprit aimerait bien, ce sont les fesses qui refusent". Et là, tout au long de cette partie de tennis, je me suis remémorée toutes les situations où l'avis de mes fesses a prévalu sur celui de ma tête. Déjà, lorsque je pratique une activité sportive, souvent l'ensemble de mon corps irait bien plus vite, plus haut, mais les fesses bloquent l'effort et l'impression de tracter une remorque voire une caravane peut rapidement se faire sentir et ce n'est pas ce qu'il y a de plus agréable.
Évoquons également l'ensemble de mes séances shopping : dès que les fesses se trouvent  mises en valeur dans un ravissant pantalon ou une magnifique jupe, elles font fi de toutes les alertes de l'esprit qui pourtant les préviens que ce n'est pas raisonnable au vu de notre compte en banque commun. Lorsque le petit string en dentelle me tend les bras, les fesses souhaitent souvent se vautrer dans une bonne grosse culotte en coton bien large parce qu'elles n'ont pas du tout envie de se serrer toute la journée pour montrer leur plus beau visage.
De la même façon, lorsque mon esprit souhaite ardemment se mettre au repassage, au nettoyage et autre récurage, les fesses, elles, ne veulent rien entendre et se calent un peu plus dans le moelleux canapé... Quand l'enfant pleure et que l'esprit, même en pleine nuit, est alerte et ne désire que bondir hors du lit pour se précipiter dans la chambre voisine, les fesses, elles, peinent à obéir et à sortir de l'état de léthargie dans lequel elles sont plongées. Au bureau non plus, les fesses ne sont pas très disciplinées. Au lieu de se bouger pour aller chercher les photocops à la machine, elles attendent patiemment sur leur chaise de bureau qu'une bonne âme avec des fesses moins feignantes nous apporte nos documents à domicile. Parfois, les fesses refusent tout bonnement la jupe de tailleur et ne daignent entrer que dans un jean. Et même si c'est vendredi, je peux vous dire que la mode du "friday wear" n'a jamais dépassé le périph. Mais ça, mes fesses s'en tapent. 
Là où mes fesses restent tout  de même dignes, c'est qu'elles au moins, ne se sont jamais posées sur le bureau du patron pour demander des faveurs. Elles n'ont jamais rien reçu en échange d'un aller-retour chaloupé dans le couloir ou d'une scrutation dans l’ascenseur. L'esprit pourrait penser que les fesses sont trop grosses ou trop molles pour attirer ce genre de comportements, mais l'esprit aime bien les fesses quand même au final, il préfère penser que mes fesses ne sont pas des fesses faciles.
Même si parfois elles lui font honte. Oui, mes fesses arrivent à faire honte à mon esprit. Pas seulement quand elles se parent de vêtements aux couleurs, aux motifs, aux textures improbables. Pas non plus quand leur circonférence est carrément au dessus de la moyenne des fessiers voisins. Non, là où les fesses font honte à mon esprit, c'est lorsqu'elles se dandinent; lorsqu'elles se laissent totalement emportées par la musique, qu'elles se balancent en rythme. Et là, plus rien ne compte, ni le fait que danser sur "Magnolias for ever" c'est un peu la loose, ni le fait que les spots de couleurs mettent en avant la (grosse) forme (très) galbée de mon fessier, ni le fait que l'ensemble des directeurs le dévisagent, le dit fessier, parce que nous sommes quand même à la soirée annuelle de l'entreprise... Non, rien n'y fait. 
Et le pire du pire, c'est quand l'esprit se rend complice des dérives des fesses, et qu'il incite l'ensemble du corps à se mouvoir, et la bouche à s'ouvrir et à hurler (pas du tout) en rythme "les magnoliaaaaasss par centaineeeeeeeeeeeeee, les magnoliaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaas comme autrefooooooooooooiiiiiiiiiissssssssssssss". Et quand le sens du ridicule viendra demander des comptes à l'esprit, en ce lendemain de soirée arrosée, là où l'expression "avoir les cheveux qui poussent à l'intérieur" celui-ci ne saura que répondre un peu grossièrement "parle aux fesses, la tête est malade"...

vendredi 15 juin 2012

Joue la comme Bernie ...

parce qu'un bon coup de pelle dans la tronche, donné au moment opportun, ça fait plaisir. Pas à celui qui reçoit bien sûr, mais à celui qui le donne. 
Parce que parfois, parlementer, discuter, argumenter devient lassant. Parce que parfois un visage, une silhouette, une odeur devient insupportable. Parce que parfois un simple regard, soupir, mouvement de bouche devient une véritable agression.
Alors on se contient, on respire fort, on met son joli sourire de personne sociable et on adopte un comportement irréprochable. On répète inlassablement le même discours, on réaffute nos arguments, on reprend étape par étape notre développement. On ferme les yeux face à un visage ingrat, une expression insultante, un soupire méprisant. On se met en apné, on se fait violence pour ne pas remarquer les taches, les odeurs, les bouts de peau que l'on préfèrerait voir cachés par un vêtement plus couvrant. 
On courbe le dos, on courbe l'échine, on rentre la tête entre les deux épaules et on se laisse emmerder toute notre sainte journée. Et ça nous stresse, ça nous fait souffrir, nous avons des migraines, des maux de dos, nous sommes irritables et fatigués.
La solution ne serait-elle pas toute simple, à la portée de n'importe quelle personne ayant un jardin ou un LeroyMerlin à proximité (ou un Casto hein, je ne suis pas sponsorisée) :  un bon coup de pelle. Certes c'est immoral, c'est violent, c'est moche. Mais un bon coup de pelle au conducteur qui après vous avoir grillé la priorité vous tend son majeur pour toute excuse ? un bon coup de pelle au costard cravate qui pue du bec et vous reluque le cul tous les matins dans l’ascenseur quand vous avez la chance qu'il ne vous y mette pas la main? un bon gros coup de pelle à votre responsable quand elle vient vous expliquer pour la énième fois que non elle n'a pas fait son boulot, que c'est vous qui allez le faire parce qu'elle, elle n'a pas le temps, elle doit préparer son voyage au Mexique avec son mari, parce que n'oublions pas qu'elle gagne trois fois plus que vous à rien foutre? Un bon coup de pelle à votre directeur qui vient vous voir la bouche en cœur pour vous annoncer qu'il s'est battu pour vous et qu'il vous a décroché une belle prime de 50€ bruts mais que c'est pour plusieurs années hein, qu'il ne faut pas trop en demander non plus? Un bon coup de pelle à la serveuse odieuse? au petit con qui crache par terre à à peine 1 cm de vos pompes? au vieux qui vous grille à la caisse du supermarché " Je n'avais pas vu que vous faisiez la queue aussi " ben tiens... Un bon coup de pelle rétroactif à vos tortionnaires de la cour de récrée, à la pétasse de boîte de nuit qui vous piquait vos mecs, à l'exhibitionniste qui sévissait sur le campus... Et puis à plusieurs animateurs télé aussi, un bon gros coup de pelle... ou plusieurs...
Le coup de pelle dans la tronche devrait être autorisé à raison d'un par mois, pour libérer les tensions. Ou un par semaine. Ou par jour. 
Jouons la comme Bernie les amis, mais il va falloir porter un casque, car soyons lucides, nous sommes tous les envies de coups de pelle dans la tronche de quelqu'un...


La pelle couteau-suisse chinoise, tient dans ton sac à main.

vendredi 8 juin 2012

Chute dans le peloton !

Ou comment vivre sereinement ses loisirs sportifs au boulot. Attention, je ne parle pas de concilier activités sportives et horaires de travail, je ne parle pas du cours de badminton pour se rapprocher de son conjoint, de la séance de gym dans la salle des fêtes du patelin d'à côté ou de l'entraînement de football du jeudi soir... Non, je parle des loisirs sportifs télévisuels. Avec le mois de juin, arrive Roland-Garros, puis le Tour de France en juillet. Il y a toujours une compétition plus ou moins intéressante de football, cette année, bingo, c'est l'Euro. Bon, Roland-Garros, personnellement, ça ne me manque pas trop, je ne regarde que pour m'endormir. Je ne sais pas pourquoi mais cette ambiance de chaleur, cette torpeur orange entourant les joueurs, ce va et vient de la balle faisant "poum-poum" à intervalles réguliers, ça me fait me sentir bien, tranquille, en route pour une petite sieste bien réparatrice. Sauf quand certains joueurs poussent un cri plus ou moins perçant à chaque fois qu'ils tapent dans la balle. Je me rappelle Monica Sélès et ses célèbres hurlements... C'est flippant, on a toujours l'impression qu'ils se blessent, qu'ils se sont coincés quelque chose, ou, pour les joueuses, qu'elles frôlent la descente d'organes... S'il y avait des soigneurs au bord du terrain, comme lors des matches de football, j'ose à peine imaginer le nombre d'allers-retours qu'ils feraient pour rien, avec leur petit brancard ridicule.
Maintenant, on peut toujours feinter avec les smartphones mais à l'époque, c'était impossible (notez je suis vieille, j'ai connu le minitel, le téléphone à cadran qui tourne, Yannick Noah tennisman et le walkman à cassettes, c'est dire...). Nous avions bien déjà un accès internet, privilégiés que nous étions de travailler à la communication, mais le fameux département de l'audit veillait. L'Audit, pour situer, c'est un peu comme l'IGS chez les flics, nos boeufs-carottes à nous. L'Audit surveille si tu n'utilises pas le matériel informatique mis à disposition par l'entreprise à d'autres fins que ton travail. Et ça concerne (beaucoup) internet. Genre, aller sur le site "Les Echos" ça se défend, aller sur le site "ventes-privées", moins. Même si il y a une vente San Marina qui commence à 9h pétantes, que seules les premières connectées seront servies et que franchement à ce prix là, ce serait limite un crime de laisser passer une vente pareil. Mais les personnes travaillant à l'Audit ne sont pas constituées de la même façon que l'ensemble des autres êtres humains, et même un spécimen de type féminin ne sera pas sensible à de tels arguments, si fondés soient-ils.
La consultation de tous sites sportifs est donc limitée. Tu peux toujours évoquer un lien étroit entre le site de "l'équipe" et les partenariats sportifs des grosses entreprises, la recherche d'informations sur ton entreprise sur le site de France 2, France 3 ... mais au final, ça risque de se voir. Certains employeurs bien disposés prennent les devants. Dans une des agences de publicité parisiennes chez qui j'ai travaillé, le patron avait installé une immense téloche dans une des salles de travail pour la Coupe du Monde de football 2002. L'équipe de France n'ayant pas passé le premier tour cette année là (oh les champions, on est tous ensemble...), les goûters footeux n'ont pas duré très longtemps.Tu peux aussi t'arranger pour aller déjeuner dans un resto qui retransmet l'objet de tant de convoitises, le commencer à 11h30 et le terminer à 15h30, rentrant l'âme en peine au bureau, laissant derrière toi les derniers échanges décisifs ... 
Si tu n'aimes pas le sport et que tu as beaucoup, beaucoup de chance tu peux avoir dans ton bureau "le" collègue qui apporte sa petite radio. Déjà qu'il te pourrit la vie toute l'année avec "Nostalgie" ou "Chérie FM", radios bien connues pour mettre une patate d'enfer à quiconque écoute plus trois minutes, mais là, le Tour de France avec commentaires et bruits d'hélicoptère, ce n'est que du bonheur.


Mais le top du top reste tout de même la technique d'un de mes anciens collègues, que nous nommerons Bernard, pour conserver son anonymat (hum hum). Ramier professionnel, ceinture noire 3ème dan, il faisait l'admiration de tous tant ses combines pour glander étaient rodées. C'était le seul doté d'un téléphone sans fil ayant une portée suffisante pour lui permettre de recevoir ses appels du café d'en face. Passé maître dans la lecture par dessus dossier du journal du jour, Nanard ne pouvait se contenter de la radio pour suivre le Tour de France, dont il était fan. C'est ainsi qu'il réussit à retrouver dans un recoin de sa maison, une vieille télévision. Il a passé plusieurs heures à la régler, afin de pouvoir "guetter la nouvelle campagne de publicité nationale". Ben tiens. Sauf que quand nous sommes rentrées de rendez-vous, mes collègues et moi, nous avons trouvé Nanard, installé dans le bureau de notre responsable, absente comme à son habitude, bien calé dans son fauteuil, matant le Tour de France en dévorant un Royal cône au chocolat, la cravate projetée derrière l'épaule pour éviter la tâche... Vision pleine d'élégance qui  est venue compléter les images d'horreurs reliées à l'item "Tour de France" dans mon cerveau, juste à côté du type bourré comme un coing, en short trop juste et débardeur moulant, qui court à côté des cyclistes, verre à la main en hurlant, les faisant immanquablement chuter, obligeant le commentateur à hurler, catastrophé, "chute dans le peloton, chute dans le peloton!"