vendredi 22 juin 2012

Parle à mes fesses, ce sont elles qui décident ...

...dès qu'il s'agit de bouger, de mouver my body. Je réalisé cet état de fait lors d'une partie de tennis cette semaine. Je courrais vainement après les balles, rouge écarlate et mon adversaire a cru bon de me crier "vas-y, vas dessus là" pour m'encourager. Ce à quoi j'ai répondu "Mon esprit aimerait bien, ce sont les fesses qui refusent". Et là, tout au long de cette partie de tennis, je me suis remémorée toutes les situations où l'avis de mes fesses a prévalu sur celui de ma tête. Déjà, lorsque je pratique une activité sportive, souvent l'ensemble de mon corps irait bien plus vite, plus haut, mais les fesses bloquent l'effort et l'impression de tracter une remorque voire une caravane peut rapidement se faire sentir et ce n'est pas ce qu'il y a de plus agréable.
Évoquons également l'ensemble de mes séances shopping : dès que les fesses se trouvent  mises en valeur dans un ravissant pantalon ou une magnifique jupe, elles font fi de toutes les alertes de l'esprit qui pourtant les préviens que ce n'est pas raisonnable au vu de notre compte en banque commun. Lorsque le petit string en dentelle me tend les bras, les fesses souhaitent souvent se vautrer dans une bonne grosse culotte en coton bien large parce qu'elles n'ont pas du tout envie de se serrer toute la journée pour montrer leur plus beau visage.
De la même façon, lorsque mon esprit souhaite ardemment se mettre au repassage, au nettoyage et autre récurage, les fesses, elles, ne veulent rien entendre et se calent un peu plus dans le moelleux canapé... Quand l'enfant pleure et que l'esprit, même en pleine nuit, est alerte et ne désire que bondir hors du lit pour se précipiter dans la chambre voisine, les fesses, elles, peinent à obéir et à sortir de l'état de léthargie dans lequel elles sont plongées. Au bureau non plus, les fesses ne sont pas très disciplinées. Au lieu de se bouger pour aller chercher les photocops à la machine, elles attendent patiemment sur leur chaise de bureau qu'une bonne âme avec des fesses moins feignantes nous apporte nos documents à domicile. Parfois, les fesses refusent tout bonnement la jupe de tailleur et ne daignent entrer que dans un jean. Et même si c'est vendredi, je peux vous dire que la mode du "friday wear" n'a jamais dépassé le périph. Mais ça, mes fesses s'en tapent. 
Là où mes fesses restent tout  de même dignes, c'est qu'elles au moins, ne se sont jamais posées sur le bureau du patron pour demander des faveurs. Elles n'ont jamais rien reçu en échange d'un aller-retour chaloupé dans le couloir ou d'une scrutation dans l’ascenseur. L'esprit pourrait penser que les fesses sont trop grosses ou trop molles pour attirer ce genre de comportements, mais l'esprit aime bien les fesses quand même au final, il préfère penser que mes fesses ne sont pas des fesses faciles.
Même si parfois elles lui font honte. Oui, mes fesses arrivent à faire honte à mon esprit. Pas seulement quand elles se parent de vêtements aux couleurs, aux motifs, aux textures improbables. Pas non plus quand leur circonférence est carrément au dessus de la moyenne des fessiers voisins. Non, là où les fesses font honte à mon esprit, c'est lorsqu'elles se dandinent; lorsqu'elles se laissent totalement emportées par la musique, qu'elles se balancent en rythme. Et là, plus rien ne compte, ni le fait que danser sur "Magnolias for ever" c'est un peu la loose, ni le fait que les spots de couleurs mettent en avant la (grosse) forme (très) galbée de mon fessier, ni le fait que l'ensemble des directeurs le dévisagent, le dit fessier, parce que nous sommes quand même à la soirée annuelle de l'entreprise... Non, rien n'y fait. 
Et le pire du pire, c'est quand l'esprit se rend complice des dérives des fesses, et qu'il incite l'ensemble du corps à se mouvoir, et la bouche à s'ouvrir et à hurler (pas du tout) en rythme "les magnoliaaaaasss par centaineeeeeeeeeeeeee, les magnoliaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaas comme autrefooooooooooooiiiiiiiiiissssssssssssss". Et quand le sens du ridicule viendra demander des comptes à l'esprit, en ce lendemain de soirée arrosée, là où l'expression "avoir les cheveux qui poussent à l'intérieur" celui-ci ne saura que répondre un peu grossièrement "parle aux fesses, la tête est malade"...

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