Et ouais septembre, avec son lot de rentrée : rentrée
des mômes, rentrée littéraire, rentrée des jupes et sandales au placard, pour
enfin sortir les merveilleuses bottes et bottines, achetées sur ventes privées
cet été au prix d’un réveil à 7h en pleines vacances. L’année passée, ma
rentrée au bureau pouvait s’assimiler à ma rentrée en dépression. Pour un petit
rappel des faits, tu clic là. Je n’avais donc pas envie de ressasser les mêmes pensées
déprimantes sur la rentrée, ni les mêmes fausses joies. Car non, tu ne peux pas
t’acheter de nouvelles fringues de rentrée, tu rentres de vacances, tu es
fauchée, et oui c’est super les mômes sont à l’école la journée mais il faut
bien que tu t’en occupes encore le soir étant donné que ta suggestion d’un
internat dès la petite section n’a pas remporté l’adhésion escomptée.
Bref, quelle rentrée pourrions nous évoquer ici pour être un
tant soit peu originale et t’arracher un sourire me disais-je. Et là, un sujet
s’impose à moi, violemment, la gastro de rentrée.
Parce que oui, il y a une saisonnalité pour cette jolie
maladie et je trouve que l’on ne parle pas assez de cette rentrée de gastro,
cuvée 2012. Ah ça pour aller harceler des mères de famille le premier jour
d’école pour savoir ce qu’elles pensent des rythmes scolaires ou demander aux
minus qui les accompagnent si ils ont bien acheté toutes leurs fournitures
scolaires, il y a du monde. Mais pour parler du vrai sujet qui fâche, et qui va
tous nous concerner à un moment ou un autre, il n’y a personne.
J’entends d’ici celui ou celle qui murmure « moi je
dois être totalement immunisé(e) parce que je ne l’attrape jamais ». Toi tu
es mignon, tu sors, tu reviendras la semaine prochaine, je promets de faire
plus fleuri.
Parlons donc gastro. Ne fuis pas, je bannirai de ce texte
tout mot pouvant te choquer. Le plus embêtant dans la gastro, outre le fait que
l’ensemble de la famille va la chopper et que tu n’as pas fini d’éponger, de
vider les bassines et de changer les draps, c’est qu’elle s’attaque à deux
niveaux de ton (pauvre) corps. Certains n’auront que la version haute, d’autres
uniquement la version basse. D’autres encore combineront les deux mais à
intervalles suffisamment espacés pour pouvoir adapter sa position. Les moins
chanceux combineront les deux et en simultané.
Mais la grande classe, c’est la gastro en dehors de ton
domicile, et surtout, au boulot. Celle qui se déclenche vers 10h15, qui te
surprend en pleine réunion, qui t’interrompt au milieu d’un rendez-vous en
clientèle, qui te cueille au démarrage d’un séminaire ... Celle qui te fait
utiliser une bonne dizaine de fois ces immondes toilettes, dans lesquels tu ne
vas en temps normal que par extrême obligation. Ces toilettes que tu dédaignes
pour leur étroitesse, leur tristesse et leur propreté douteuse. Celles là même
que tu vas ruiner toute la journée, avant de guetter une accalmie pour pouvoir
enfin tenter de rentrer chez toi.
Soit, la gastro est une maladie crade, et pour un billet de
rentrée, c’est peut être un peu too much. Mais ne voyons pas que les mauvais
côtés de la gastro. Non, je ne m’étendrai pas sur les deux ou trois kilos
perdus. J’insiste surtout sur le côté « pratique » de la chose :
la gastro est une des rares maladies, avec la grippe, pour laquelle PERSONNE ne
te demandera si, tout de même, tu ne
peux pas faire un effort et venir quand même au bureau. C’est « La »
maladie qui te permet d’éviter les bisous baveux et de prendre seule l’ascenseur.
Même pas besoin de la revendiquer comme la tienne, il suffit de dire que tu
penses que ton petit dernier ou ton mari la couve et hop, bond de trois mètres
en arrière de ton interlocuteur, mise en apnée immédiate, fuite plus ou moins
polie dans les dix secondes qui suivent et périmètre de sécurité respecté pour
la semaine. Mais attention, la gastro est fourbe, si tu la simules, il y a de
grandes chances que tu la choppes, c’est l’effet boomerang.
Par contre, une fois la gastro terminée, celle-ci peut se
révéler très socialisante : que d’anecdotes à raconter à la machine à café.
Si je t’assure, j’ai testé le sujet gastro et je peux te dire que tout le monde
a sa petite histoire sur le sujet. En général, c’est arrivé au frère de la
belle sœur mais c’est toujours très rigolo. Et bien entendu, quand le moment sera venu
d’identifier la personne qui a eu la gastro la semaine dernière à l’étage,
monopolisant les toilettes toute une matinée, n’hésites pas à dénoncer un ou
une collègue que tu n’aimes pas, ta supérieure, la jolie collègue toute
mignonne toute fine devant laquelle ces messieurs se pâment, ou mieux encore,
le président de ta boîte, un directeur, un haut placé. Parce que si nous sommes
tous égaux devant la gastro, ça fait quand même plus marrer quand ça tombe sur
les autres.
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